Avec la légalisation du cannabis en octobre dernier, les produits dérivés faits avec celui-ci sont un sujet chaud. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est l’utilisation du cannabis dans les cosmétiques et dans les soins pour la peau. Il faut dire qu’on n’associe pas souvent la marijuana à l’industrie de la beauté… pas encore, du moins. Alors, pourquoi voudrait-on s’enduire le visage d’une crème au THC ? Et que dire d’un rouge à lèvres au CBD ? Quelles sont les vertus du cannabis pour votre régime beauté ?
C’est légal ?
Il faut d’abord préciser que, quoiqu’on puisse déjà voir des produits s’affichant comme étant au cannabis, ceux-ci sont conçus en suivant des réglementations gouvernementales très strictes.
Entre autres, ces produits ne doivent pas contenir de THC (tétrahydrocannabinol), la seule molécule active du cannabis, ni de CBD (cannabinol), une autre molécule présente en grande quantité dans la plante. Le gouvernement canadien se penche présentement sur l’utilisation de ces deux ingrédients dans les produits dérivés, tels que dans les médicaments, les traitements pour animaux, les produits de santé naturels et, évidemment, les cosmétiques.
Alors, qu’est-ce que contiennent les produits soi-disant au cannabis que l’on voit déjà dans les magasins ? Ils contiennent soit de l’huile de graines de cannabis, ou des protéines de graines de chanvre hydrolysées, qui sont toutes deux permises comme ingrédients dans les cosmétiques et autres produits naturels.
Pourquoi utiliser des produits de beauté au cannabis ?
Apparemment, il y a un bon nombre de raisons d’utiliser des produits contenant du cannabis. Les principales propriétés de celui-ci, semble-t-il, sont qu’il aide à réduire l’inflammation de la peau et qu’il a un effet antibactérien. Cela signifie qu’il peut être utilisé pour lutter contre plusieurs problèmes de la peau, tels que l’acné et l’eczéma. Ce serait surtout le cas pour les produits contenant du CBD ou du THC, mais également, dans une moindre mesure, pour ceux qui contiennent de l’huile de cannabis.
Les molécules du cannabis pénètrent également facilement dans la peau, car celle-ci a des récepteurs spécifiques pour les cannabinoïdes. Cela le rendrait donc plus efficace que d’autres types de lotions ou de crèmes. Il semblerait aussi qu’il aide à redonner de l’élasticité à la peau, qu’il a des effets antioxydants, puis qu’il fournit à la peau des vitamines A, D et E.
Outre ses vertus en matière de soins pour la peau, l’huile de graines de cannabis serait également un bon choix d’ingrédient de base pour les cosmétiques. Milk Makeup a en effet remplacé la cire d’abeille dans son plus récent mascara par de l’huile de chanvre, histoire d’avoir une gamme de produits complètement végane.
À noter que même le THC, lorsqu’il est appliqué sur la peau et non ingéré, n’a pas d’effet psychotrope.
Où commencer
Vous pouvez présentement vous procurer des produits à base d’huile de graines de cannabis ou de protéines chez plusieurs détaillants ou en ligne. Si vous voulez essayer les produits au CBD, vaut mieux le faire aux États-Unis ou dans les pays où ce genre de produits sont vendus ; les compagnies qui en vendent en ligne ne livrent fort probablement pas au Canada et il vaut mieux ne pas le risquer de toute façon.
Sephora Canada vend maintenant une vingtaine de produits qui contiennent de l’huile de graines de cannabis. Voici ceux qui ont l’air prometteurs :
Le Body Shop, qui est connu pour mettre en valeur un ingrédient vedette pour chacun de ses produits, a également une nouvelle gamme à base d’huile de chanvre. De mon côté, je compte essayer plusieurs de ces produits pour voir s’ils peuvent combattre adéquatement la peau sèche l’hiver prochain.
Finalement, Chanv, une compagnie d’ici, propose plusieurs produits faits à partir d’huile de graines de cannabis. Vous pouvez les retrouver chez Rachel Béry, dans plusieurs Familiprix à l’extérieur de Montréal, chez plusieurs détaillants de produits naturels et en ligne sur Chanv.co. J’ai bien hâte d’essayer: la crème réparatrice mains et pieds, la crème musculaire et le shampoing.
